Mobilisons-nous pour les Hmong

Mobilisons-nous pour les Hmong

Je me permets de reprendre un texte publié sur le site de l’association Urgence Humanitaire Asie au sujet des Hmong. En espérant que cette maigre contribution permettra a quelques-uns d’entre vous de prendre conscience de la situation de ce peuple.

LETTRE OUVERTE À NOS DÉPUTÉS FRANCAIS

Clichy la Garenne, le 26 juillet 2007

Madame, Monsieur le Député,

En septembre 2005, je m’étais adressé à chacun de nos Députés Français, pour vous implorer d’intervenir afin que cessent les persécutions endurées par les populations Lao-Hmong au nord de la République Populaire Démocratique du Laos, pays pourtant membre de la Francophonie.
Plusieurs dizaines d’entre vous avaient alors exprimé leur préoccupation et de leur indignation en posant une question écrite au gouvernement de la France.
Soyez-en vivement remerciés.
Aujourd’hui, c’est avec la même douleur que j’ ai le regret de vous faire part du silence assourdissant de la France, face à ce que plusieurs d’entre vous ont qualifié de génocide.
En effet, malgré les témoignages terrifiants et accablants recueillis notamment par Nelson RAND en 2002, Philipp BLENKINSOP en 2003, Ruhi HAMID (BBC) en 2004, Grégoire DENIAU (France2) en 2005, Rebecca SOMMER (UNHCR) en 2006, et moi-même (U.H.A.) en 2007, encore 15 000 enfants, femmes et hommes, majoritairement de l’ethnie Hmong, sont actuellement en cours d’extermination au nord du Laos.
Ils y fuient, dans le dénuement le plus total, sans aucune assistance médicale ou humanitaire, les attaques incessantes des soldats laotiens, épaulés, selon plusieurs témoignages directs que j’ai personnellement recueillis, par des soldats vietnamiens.
Plus de 8 000 de ces « fantômes de la jungle » ont réussi à fuir le Laos, certains depuis de nombreuses années, et sont actuellement regroupés depuis juillet 2007 dans le nord de la Thaïlande, dans un nouveau camp clos par des barbelés, gardés étroitement par l’ Armée Royale Thaïlandaise, à 4 km du village de Huay Nam Khao (White Water), district de Phetchabun.
Ces réfugiés sont aujourd’hui sous la menace permanente d’être rapatriés de force au Laos, ce qui vient d’être le cas en mai et juin 2007, avec violences, pour plusieurs centaines d’entre eux.
Un accord bilatéral entre le Laos et la Thaïlande a d’ailleurs été signé en décembre 2006 dans ce but, au mépris de toutes les règles du Droit Humanitaire International.
L’ UNHCR basé à Bangkok nous a encore confirmé hier que tout accès au camp de Huay Nam Khao leur est interdit par les militaires Thaï, au pouvoir depuis septembre 2006.
De telles chasses à l’homme dans la jungle montagneuse du nord Laos, et de tels rapatriements forcés de réfugiés Lao-Hmong depuis la Thaïlande sont contraires aux Droits de l’Homme les plus élémentaires, et en totale contradiction avec les propres mots et la volonté récemment exprimés par Nicolas SARKOZY, lors de son discours fédérateur, le soir-même de son élection le 06 mai 2007.
Quel plus beau message au monde et à nos enfants, la France peut-elle donner, si ce n’est celui d’une Union Sacrée Humanitaire, pour saisir enfin les mains décharnées et mutilées que nous tendent les derniers survivants Hmong, qui ont aimé et aiment encore la France à en mourir ?
Animé strictement par des motifs HUMANITAIRES, j’ai donc l’honneur de vous demander de relayer mes demandes d’intervention personnelle, concrète et urgente, à notre Président de la République Nicolas SARKOZY, et à notre Ministre des Affaires Étrangères Bernard KOUCHNER, pour que, à l’image d’autres théâtres d’opérations comme le Darfour ou la Lybie, la France agisse jusqu’à l’obtention de résultats.
Les Hmong sont historiquement nos frères de cœur et de sang.
Depuis les zones interdites d’accès au nord Laos, comme depuis le camp de Huay Nam Khao au nord de la Thaïlande, ils nous supplient de venir les sauver !
N’attendons pas qu’ils soient tous morts pour n’avoir plus qu’à faire notre Devoir de Mémoire.
Dans l’espoir que vous saurez interpeller notre Gouvernement, soutenus par l’opinion publique Française qui n’oublie pas, (pétition de 15 000 signatures remise à Jacques CHIRAC en octobre 2005), je vous prie de croire, Madame, Monsieur le Député, en l’expression de mes sentiments respectueux et reconnaissants.

Rémi FRITSCH. Président de l’association U.H.A.

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