TROIS AUTRES THAÏLANDE
Étienne Rosse, Éditions GOPE
Le voleur (3/5)
La dernière fois que Mook avait voulu jouer aux cartes, il était revenu à la maison et il avait embarqué les ventilateurs sur pied, aussi faisait-il chaud dans la chambre et la fenêtre était ouverte pour laisser entrer l’air frais. La clarté lunaire qui filtrait par la fenêtre donnait une couleur bleutée à la pièce et Mook sut qu’il devrait se satisfaire de cette lumière sous-marine pour trouver ce qu’il était venu chercher. Il reprit sa progression en patinant, se déplaçant doucement et avec une prudence infinie jusqu’à ce qu’il puisse voir Namfon endormie sur sa natte.
La pièce ne faisait que trois mètres de large, mais ça lui prit presque dix minutes pour la traverser et s’agenouiller à côté de Namfon. À travers la gaze de la moustiquaire il put voir les fines chaînes d’or qui brillaient à ses poignets et à son cou. Il lutta contre l’envie pure et simple de les empoigner, les arracher d’un coup sec et de s’enfuir. Dans sa jeunesse il avait été novice dans un temple où les moines lui avaient appris à contrôler sa respiration et son rythme cardiaque. Mook resta agenouillé dans la clarté lunaire le temps de se sentir plus calme, puis il glissa doucement sa main sous la moustiquaire.[À suivre]
Trois autres Thaïlande : troisième partie du Voleur
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