Bang Rajan : une superbe fresque

Bang Rajan : une superbe fresque

Birmanie, 1763 : le roi Mangra (Hsinbyushin) veut s’emparer d’Ayutthaya, capitale du Royaume d’Ayutthaya (Thaïlande de 1350 à 1767), et envoie ses troupes vers celle-ci. Les soldats birmans avancent vers la capitale dans une folie meurtrière, semant terreur et carnage sur leur passage. Mais dans le village de Bang Rajan la révolte gronde et une poignée d’hommes du village va se lever contre les soldats birmans. La rébellion commence…

Fresque historique inspirée de la véritable histoire du village de Bang Rajan, le film de Tanit Jitnukul est un des plus gros succès du cinéma thaïlandais, tant sur son territoire qu’à l’international. Il faut dire que celui-ci est un splendide long métrage, tant sur le fond que sur la forme.

Visuellement, Bang Rajan est en effet un véritable chef d’oeuvre. Chaque plan de Tanit Jitnukul est servi par la photographie de Wichian Ruangwijchayakul, qui joue des lumières et des ombres avec une rare dextérité. Mais cette image magnifique illustre autant les scènes de vie quotidienne à l’intérieur du village que les séquences guerrières, d’une violence inouïe. Pas tant par leur quantité de sang versé que par leur réalisme.

Au niveau du scénario, Bang Rajan alterne savamment les scènes d’action et les passages plus calmes, prenant le temps de présenter chaque protagoniste et les enjeux qui sont les siens au sein du village. Le spectateur a ainsi le temps de s’attacher à chacun d’eux. Et ils sont nombreux, car la frontière entre personnages principaux et secondaires est ici bien mince.

Mais Bang Rajan doit aussi sa réussite à une bande son exceptionnelle, toute en percussions et en envolées épiques, signée par Chartchai Phongpraphaphan. Sans oublier les comédiens, tous excellents, et qui apportent à ce film une crédibilité indispensable à son succès.

Vous l’aurez compris, Bang Rajan est donc un excellent film, une sorte de mètre étalon du film historique dans le cinéma thaïlandais, et qui n’a rien à envier aux classiques du cinéma occidental. Tanit Jitnukul a d’ailleurs été récompensé du prix du meilleur réalisateur lors du festival du film asiatique de Deauville en 2001. Une fresque splendide et poignante sur une partie de l’histoire thaïlandaise, et qui devrait vous laisser abasourdi par la force de ses vingt dernières minutes.

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